Chaque être est bisexué. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps de l’évolution embryologique que l’être indifférencié voit son sexe se préciser vers l’un ou l’autre sexe. Animus et anima sont les archétypes sexuels de la personnalité jungienne.
L’archétype sexuel de Jung
Selon le philosophe Car Gustav Jung (1875-1961),même chez un homme très viril, il y a des traces qui restent dans son organisme, de son devenir embryologique et qui fait que, à titre d’évocation, pour mémoire biologique, il porte des traces du système glandulaire de l’autre sexe. Au niveau biologique il garde donc des axes de structuration, des traces de bipolarité et d’une polarisation féminine qui auraient été possible. Il semble que ce soit cette donnée biologique et endocrinologique qui fasse partiellement la théorie de l’anima.
L’image du sexe opposé réside, jusqu’à un certain point, dans chaque sexe, puisque biologiquement c’est seulement le plus grand nombre de gènes mâles qui fait pencher la balance dans le choix du sexe masculin. Le nombre moins grand de gènes féminins paraît constituer un caractère féminin qui, cependant, demeure d’ordinaire inconscient par suite de son infériorité quantitative.
Animus, Anima, des personnalités de l’inconscient
L'anima chez l'homme et l'animus chez la femme sont les archétypes du sexe opposé. Ce sont des personnalités de l’inconscient qui se présentent, dans le quotidien, toujours projetés sur l’entourage puisque « tout ce qui est inconscient est projeté ».
C’est l’exemple de la mère pour le fils : c’est à travers cette coexistence psychique, émotionnelle, affective avec la mère que le petit garçon constitue son anima. La même chose vaut pour la fille qui constitue son animus à l’adresse du père en passant par un détour plus long à travers la mère étant bien entendu que c’est la mère qui, par l’acceptation qu’elle a de son mari présentifie la présence du père dans les premières années. C’est à travers ce vecteur de médiation maternelle qui accepte la masculinité du père/mari que la petite fille prend un contact avec le père et la masculinité. C’est à travers ses vécus en face de la mère et du père que les jeunes enfants meublent, édifient, structurent, enrichissent leur imagerie de l’anima et de l’animus.
À la projection de l’Anima sur la femme, répond souvent la projection de l’Animus sur l’homme. Et s’installe un dialogue difficile, une incompréhension, voire un dialogue de sourds : l’homme parle à son Anima, la femme à son Animus. L’animus et l’anima ont une fonction de compensation. L’anima compense le conscient masculin. Chez la femme, l’élément de compensation revêt un caractère masculin.
L’anima et animus sont difficiles à discerner, car, au quotidien, ils se présentent toujours projetés sur l’entourage et très souvent sur le partenaire du sexe opposé. Pour Carl Jung, dans un couple, il y a quatre personnes : l’homme, la femme et leur anima et animus respectifs.
L’anima
C’est la "femme" intérieure que porte tout homme en lui. Elle ne représente pas une image concrète de femme, mais une représentation féminine dans son imaginaire La plupart du temps, lorsque Jung parle de l’anima, il s’agit de l’image de la femme comme amante-épouse, clairement différenciée de celle de la mère, c’est-à-dire de l’archétype maternel.
La mère est la première à porter l’image de l’anima, qui lui confère un caractère fascinant aux yeux de son fils. Cette image est ensuite transférée, via la sœur et autres figures semblables, à la femme aimée. Certains hommes refusent, refoulent dans leur inconscient cette composante féminine qu’est l’anima. Or tout ce qui est refoulé, court le risque d'être projeté sur autrui. Et cette Anima intérieure des hommes est généralement projetée sur les femmes que ceux-ci rencontrent, en particulier dans les relations amoureuses. La projection de cet imaginaire sur des femmes réelles ne peut que perturber la relation homme-femme puisqu’elle nie l’être réel.
Le côté négatif de l’animainduit, chez l’homme, des sentiments et des humeurs vagues, de l’irritabilité, une impression d’insécurité et de la susceptibilité. Cela a pour origine une influence négative de la mère. Si la relation à la mère est positive, l’homme a tendance à devenir trop sentimental ou efféminé.