Lorsque l’on parle de fertilité, on s’intéresse en priorité à la femme. Pourtant, il faut être deux pour faire un bébé ! La qualité du sperme est aussi importante que celle des ovocytes pour la fertilité du couple. Focus sur les bonnes habitudes à prendre pour devenir papa rapidement.
A quel âge les hommes sont les plus fertiles ?
L’âge impacte la fertilité masculine, mais de façon beaucoup moins marquée que chez la femme. Avec les années, la qualité des spermatozoïdes, et notamment leur mobilité, a tendance à diminuer. Une étude a ainsi mis en évidence une diminution de mobilité de 0,6% par an (12% de 30 à 50 ans) (1).
Par ailleurs, différentes études ont montré que chez les enfants nés de père de plus de 45 ans, les risques de troubles tels qu’autisme, trouble bi-polaire, hyperactivité (2) mais aussi de cancers et de malformations congénitales (3) étaient un peu plus importants.
Les aliments et vitamines à privilégier
Toutes les vitamines, minéraux, oligo-éléments et composés phytochimiques interviennent, plus ou moins directement, dans la fertilité masculine, mais certains plus que d’autres :
Les antioxydants
Présents naturellement dans les fruits et légumes, ces substances nous aident à lutter contre le stress oxydait. Mais ils joueraient également un rôle de premier plan dans la fertilité masculine. Selon un étude (4), une forte consommation de caroténoïdes, en particulier le bêta-carotène et la lutéine, est associée à une meilleure motilité des spermatozoïdes (6.5 % plus rapide). Le lycopène (pigment contenu dans les légumes rouges) de la tomate aurait quant à lui une action bénéfique sur la morphologie des spermatozoïdes. Inutile cependant de prendre une supplémentation en antioxydants : manger des fruits et légumes frais, de saison, est le meilleur moyen de faire le plein de ces substances. Ainsi, on bénéficie en outre de tous les autres nutriments bénéfiques à la santé en général, et la fertilité en particulier.
Les oméga 3
L’acrosome est une petite membrane située à l’avant du spermatozoïde. Elle joue un rôle essentiel lors de la fécondation : c’est en effet elle qui libère les enzymes qui vont permettre au spermatozoïde de pénétrer dans l’ovule. Or le DHA (un type d’oméga 3) serait indispensable à la formation de cet acrosome, ont montré plusieurs études. Les meilleures sources de DHA sont les poissons gras. On veillera à privilégier les plus petits (hareng, maquereau, sardine) en début de chaîne alimentaire afin d’éviter l’accumulation de toxines et autres métaux lourds.
Les bonnes habitudes à prendre
Manger bio
Choisir ses fruits et légumes bio permet de limiter l’exposition aux résidus de pesticides, lesquels sont fortement soupçonnés d’altérer la fertilité masculine. Une étude (5) publiée dans la revue Human Reproduction a montré que les hommes qui consommaient le plus de fruits et légumes chargés en pesticides avaient un nombre de spermatozoïdes inférieur de 50% par rapport aux hommes qui en consomment beaucoup moins. En outre, un tiers seulement de leurs spermatozoïdes présentaient une forme normale.
Arrêter le tabac
Une méta-analyse publiée en 2016 dans European Urologie (6) a montré que chez les fumeurs modérés (10 à 20 cigarettes par jour) et les gros fumeurs (plus de 20 cigarettes par jour), le sperme contenait jusqu’à 20% moins de spermatozoïdes. Ceux-ci étaient en outre moins vifs, moins mobiles et présentaient une altération de leur morphologie. On ne connaît pas encore les mécanismes en jeu, mais parmi les 4000 substances toxiques de la cigarette, certaines pourraient altérer l’ADN des spermatozoïdes ; d’autres, entrainer une toxicité du liquide séminal. Bonne nouvelle cependant : la plupart des études suggèrent que ces effets sont rapidement réversibles après l'arrêt du tabac.
Limiter sa consommation d’alcool
Une consommation excessive d’alcool peut entraîner une diminution du volume testiculaire, de la libido et de la production spermatique. Selon une étude danoise (7), les effets négatifs de l'alcool seraient apparents dès 5 verres par semaine, mais beaucoup plus prononcés à partir de 25 verres. Comme pour le tabac, il semble cependant que ces effets soient réversibles quelques mois après l’arrêt de la consommation d’alcool.
Réduire son stress
Un niveau élevé de stress pourrait altérer la sécrétion de testostérone, hormone indispensable à la spermatogenèse. Autre hypothèse : lors d’un stress, l’hypophyse sécrète en quantité de la prolactine, qui pourrait entraîner une oligospermie (nombre insuffisant de spermatozoïdes). S’il est – malheureusement - souvent impossible d’éviter les sources de stress au quotidien – le travail, les soucis financiers, etc - différentes méthodes, comme la méditation pleine conscience, ont cependant fait leur preuve pour limiter le stress.
Garder ses testicules frais
Les spermatozoïdes détestent la chaleur ! La température idéale pour eux : 32°C. Aussi tout ce qui est susceptible de venir augmenter cette température peut nuire à la spermatogenèse et altérer la qualité du sperme : bains brulants, sauna, hammam, atmosphère surchauffée (dans certaines professions notamment), vêtements trop serrés, utilisation de l’ordinateur sur les genoux, etc.
Bouger
Selon une étude (8) publiée en 2013 dans la revue British Journal of Sports Medecine, la sédentarité nuirait à la qualité des spermatozoïdes. Pour cette étude, les chercheurs ont analysé 137 échantillons de sperme des participants, qui ont parallèlement rempli un questionnaire sur leur mode de vie (activité physique, alimentation, télévision). Résultats : une heure de sport par jour augmenterait de 48% la concentration de sperme. A contrario, les hommes qui passaient plus de 20 heures par semaine devant la télé avaient une concentration de spermatozoïdes de 44 % inférieure.