La fumeterre est une plante bien connue des Anciens, qui l'utilisaient depuis la Grèce antique pour ses propriétés hépatiques et cutanées. Réputée notamment pour traiter la jaunisse, elle fut utilisée de tout temps dans les campagnes des latitudes tempérées. Découvrons ses nombreuses vertus et son histoire dans la médecine naturelle traditionnelle.
Les vertus médicinales du fumeterre
En usage interne
- effets régulateur biliaire : la fumeterre agit en cas d'hypersécrétion ou d'insuffisance biliaire. On a démontré sa propriété antispasmodique en particulier en niveau du sphincter d'Oddi, le canal qui contrôle l'évacuation de la bile provenant de la vésicule biliaire ;
- digestif, cholagogue et cholérétique : elle stimule la sécrétion et l'excrétion de la bile, aide à drainer le foie et la vésicule biliaire ;
- dépuratif : la fumeterre soutient une détoxification générale de l'organisme en purifiant le sang ;
- diurétique : elle augmente le volume d'urine ;
- laxatif : en fonction du dosage, elle peut être un recours face à une constipation sévère ;
- tonique : elle apporte de l'énergie en cas de fatigues intenses et physiques.
- stimulant cardiaque et respiratoire ;
- antispasmodique, elle agit contre les spasmes intestinaux ;
- antihistaminique : elle aide à lutter contre les allergies ;
- elle lutte contre les parasites intestinaux ;
- la fumeterre est indiquée contre l'hypertension, les migraines d'origines hépatiques et les congestions hépatiques.
En usage externe
La fumeterre semble être une plante apaisante et assainissante de la peau en aidant à soigner les eczémas et les dartres.
Utilisation et posologie de la fumeterre
Par voie orale
En infusion de 15 minutes, on prépare entre 2 grammes de fleurs fraîches ou sèches pour 250 ml d'eau, à boire dans la journée avant les 2 repas principaux, soit 2 tasses par jour.
Elle peut se trouver aussi sous forme de compléments alimentaires, en extraits fluides et teintures-mères ou encore sous forme de gélules et de sirop.
La plante est dispensée en pharmacie et les parties aériennes fleuries sont inscrites à la pharmacopée européenne, disposant d'une monographie de contrôle.
Par voie externe
Utilisée en compresse, l'infusion de la plante entière est conseillée en cas de dermatoses.
Contre-indications de la fumeterre
Contre-indications
Il n'existe aucune contre-indications au dosage recommandé. Toutefois, en raison d'un risque de toxicité en cas de surdosage ou d'usage prolongé, il est recommandé de ne la prendre que sur 5 jours et d'attendre 10 jours avant d'entamer une nouvelle cure. Pour son usage, il est préférable de vous rapprocher d'un professionnel de santé.
Effets secondaires
Des douleurs à l'estomac et des diarrhées ont été relevées chez des personnes ayant consommé de la fumeterre en surdosage ou en usage prolongée.
Composition et présentation de la fumeterre
La fumeterre est riche de plusieurs substances actives dont les principales sont les suivantes :
- de nombreux alcaloïdes : protopine principalement (stimulant cardiaque et respiratoire, spasmolytique et antihistaminique), fumaricine, fumaritrine et fumarofine ;
- des flavonols rutosides ;
- des acides alcools, acides aliphatiques ;
- des tanins ;
- des minéraux.
Histoire de la fumeterre
Origines et botanique
La fumeterre - Fumaria officinalis - vient du latin fumus et de terra, terre. Son nom fait référence à l'odeur de fumée qui se dégage de la plante. On l'appelle aussi Fumée de terre, fiel de terre, herbe-à-la-jaunisse, fleur de terre, herbe à la veuve ou pied de céline.
Répandue dans toute la France de manière naturelle, on la trouve aisément en bordures de chemins, dans des terres remuées ou des prairies bien fleuries. La fumeterre peut également se cultiver au jardin, appréciant un sol profond, riche en humus et humide, dans un endroit ombragé et frais.
Elle se récolte à tout moment de croissance, d'avril à septembre essentiellement et les parties aériennes fleuries principalement en été. En phytothérapie, on utilise toute la partie aérienne.
Petite plante herbacée, la fumeterre est une espèce annuelle poussant dans les régions tempérées du monde. Elle possède une racine pivotante, une tige frêle et des petites feuilles alternes, divisées. Les fleurs ont une corolle allongée rose violacée, en grappes au sommet des plantes et donnant de petits fruits.
Toute la plante a une odeur âcre et une saveur amère, un peu salée.
Un peu d'histoire
Les Anciens connaissaient bien la fumeterre : à l'époque de la Grèce antique, elle est mentionnée contre les obstructions du foie et la jaunisse. En médecine arabe, elle était utilisée pour nettoyer le sang et tonifier l'estomac.
Au XVIè siècle, la fumeterre était recommandée pour ses effets purgatifs doux, mais aussi comme dépuratives pour les problèmes de peau.
Plus récemment, au XXème siècle, est recommandée en cure chronique pour traiter l'obésité et sur de courtes durées pour ses effets sédatifs.
Risque de confusion
Attention, si vous récoltez vous-même la fumeterre, sachez qu'il existe plusieurs autres espèces du genre Fumaria, qui peuvent s'employer de la même manière pour les mêmes vertus. Toutefois, il existe des plantes qui peuvent être ressemblantes mais très toxiques : il s'agit de certains Corydales et Pseudofumaria. Dans le doute, il vaut mieux se rapprocher d'un herboriste ou un cueilleur professionnel en plantes médicinales.