Quand proposer le téléphone à son enfant ? La pression est grande : les publicités, les copains, la famille, l’école, les bonnes affaires, l’environnement des fois insécure… Mais prenons-nous le temps d’étudier les conséquences, ou bien cédons-nous pour avoir la paix ? Nos conseils dans cet article.
Ce qu'il se passe aujourd'hui
Dans notre quotidien
De nos jours, les enfants possèdent un téléphone portable de plus en plus tôt. Selon le rapport du Haut Conseil de la Santé Public, publié en janvier 2020 : "Les enfants âgés de 3-6 ans passaient en moyenne 1h40 devant un écran. Le pourcentage d'enfants passant plus de 3h par jour devant un écran augmentait avec l'avancée en âge : de 50,4% des garçons et 40,2% des filles de 6-10 ans, à 72,5 % des garçons et 67,8% des filles de 11-14 ans, pour atteindre 87,1% des garçons et 71% des filles de 15-17 ans."
Les études se multiplient pour attirer l’attention sur les effets négatifs, voire néfastes de l’utilisation des écrans. Cependant, les fabricants travaillent pour nous convaincre du contraire. Ils expliquent que les écrans, les jeux vidéo, les applications rendent nos enfants plus intelligents, plus adaptés au monde actuel. Même les écoles s’y mettent en multipliant les accès aux écrans et en proposant davantage les exercices sur ordinateur. Comment s’en sortir, comment savoir ce qui est juste ?
La position du comité scientifique
L’idéal serait que les scientifiques se mettent d’accord et déclarent un âge exact et précis. Cela nous permettrait d’enlever un peu de responsabilité de nos épaules de parents déjà bien chargées. Sauf que personne ne semble en être capable aujourd’hui.
En effet, aujourd’hui il n’est pas scientifiquement possible de définir l’âge auquel un enfant serait capable d’utiliser raisonnablement un téléphone portable. Quelque soit son éducation. A l’heure actuelle il est impossible de savoir qui et comment devient dépendant de l’objet tant souhaité. Puisque c’est ça notre plus grande peur. Nous aimerions tous éviter l’addiction et que notre enfant devienne accro à son smartphone.
Vous êtes unique, votre enfant est unique
La maturité de l'enfant
Comme beaucoup de sujets dans l’éducation, la question du téléphone portable demande une étude au cas par cas. Ce n’est pas parce que, à de 10 ans l’enfant du voisin utilise déjà un téléphone que le votre en sera capable et pourra être aussi raisonnable.
S'adapter à son enfant
Ce n’est pas parce que le frère ou la sœur en a déjà un et que ça serait le tour du cadet qu’il faut céder pour éviter une injustice. Ce n’est pas parce que vous êtes persuadé.e, convaincu.e que votre enfant ne tombera pas dans les innombrables pièges que cache un téléphone qu’il pourra réellement y échapper. Et ce n’est pas parce que vous le lui interdisez qu’il ne trouvera pas le moyen d’y avoir accès malgré tout.
les conseils de nos experts
pour prendre soin de vous
Un jeu d'imitation
Votre enfant vous imite
Vous êtes l’exemple que votre enfant suivra indépendamment de votre relation. Observez vos habitudes, soyez honnête avec vous-même et répondez aux questions suivantes :
- Quelle importance donnez-vous à votre téléphone ?
- A quelle fréquence et dans quel but l’utilisez-vous ?
- Êtes-vous capable de le mettre complètement de côté pendant 24h ? (Si la réponse est oui, essayez de le mettre en pratique et regardez ce qui se passe en vous)
- Vous arrive-t-il de le consulter même si vous êtes au volant, en train discuter avec votre enfant, en train de manger en famille ? (si la réponse est oui, même si cela vous arrive rarement et vous en êtes conscient.e, vous êtes plus qu’addict, il serait peut-être temps de faire une vraie pause et passez quelques heures/jours/semaines déconnecté.e)
- Qu’est-ce que vous faites et comment sentez vous quand l’internet tombe en panne ?
- Êtes-vous capable de ne rien faire juste être sans combler à tout prix le vide que vous ressentez à ce moment-là ?
Si vous êtes piégé.e, votre enfant le sera également.
Donnez l'exemple à votre enfant
Vous devez adopter un comportement idéal pour votre enfant, afin qu'il puisse s'identifier à votre attitude et votre relation vis-à-vis de votre smartphone.
Accompagner votre enfant
Un écran est beau, attirant, captivant, capable même de combler le besoin de reconnaissance, le besoin d’être en contact et celui de la réussite. Il occupe notre cerveau qui n’aime pas s’ennuyer et qui pourtant est si faignant. Oui l’ennui est une véritable douleur pour notre organisme et oui notre cerveau est malheureusement faignant. Il peut se contenter de très peu.
Des exemples connus
Les travaux de Serge Tisseron
Vous connaissez peut-être les recommandations et les travaux de Serge Tisseron, psychiatre, docteur en psychologie. Son livre : 3-6-9-12 Apprivoiser les écrans et grandir est sorti en 2013. Il y a bientôt dix ans. Pas de grands changements depuis et surtout peu de personnes le prennent au sérieux. C’est tellement plus facile de fermer les yeux. Sauf quand il y a un écran devant.
L'avis de Steve Jobs
De la même manière, Steve Jobs avait interdit à ses enfants l’utilisation des écrans. De quoi faire réfléchir sur notre utilisation au quotidien de ce type d'outils.
Quand l’addiction prend le dessus
Une addiction avec des répercussions
L’addiction ne dépend pas de votre niveau d’intelligence. Quand on parle de troubles de développement et de la santé, la dissonance cognitive se précipite pour alléger notre responsabilité. Elle réussit à nous convaincre jusqu’au jour où les résultats scolaires de notre enfant chute, où il s’enferme toute la journée dans sa chambre avec son téléphone, où des réussites dans la « vraie » vie ne lui procureront plus de joie. Le jour où il devient dépendant. Et là c’est une autre histoire.
Les nouvelles technologies sont en train de modifier le cerveau d'une génération entière d'enfants, souligne Nicholas Kardaras dans son livre Hypnotysé.
Un équilibre à trouver
Bien sûr pas besoin de tout jeter pour autant. Par contre il est urgent de trouver l’équilibre entre les avantages d’un téléphone et ceux de la liberté, de la créativité, de l’expression de sa personnalité, ainsi que la joie de partager. Reste à savoir si nous sommes capables de garder nos liens sociaux sans être online et connecté.