L’ablactation est un terme médical qui désigne l’arrêt de la sécrétion lactée chez la femme, ou plus simplement le fait de cesser l’allaitement. On peut parler d’ablactation soit pour exprimer l'inhibition de la lactation chez la mère au moment du post-partum immédiat, ou bien plus tard lorsque la mère arrête d’allaiter, par souhait ou pour des raisons de santé.
Peut-on arrêter sa montée de lait ? Faut-il forcément avoir recours à des médicaments ? Existe-t-il des alternatives naturelles ? On fait le point.
Ablactation : qu'est-ce que c'est ?
L’ablactation est un terme scientifique assez peu utilisé dans les faits, bien qu’il désigne un processus sur lequel de nombreuses jeunes mères et femmes enceintes se posent des questions : il s’agit de l’arrêt de la sécrétion de lait maternel, soit dès le post-partum immédiat, c’est-à-dire juste après l’accouchement, soit plus tard lorsque l’on entame le sevrage de l’enfant.
L’ablactation peut survenir de manière contrainte, avant que la mère allaitante n’ait pu terminer le sevrage de son enfant comme elle l’aurait souhaité. D'autres choisissent d'arrêter d’allaiter leur enfant. Dans ce cas, elles vont continuer à sécréter du lait, et vont ainsi chercher à provoquer l’ablactation. Enfin, d’autres femmes vont choisir d’allaiter leur bébé au lait artificiel dès la naissance, et pourront donc chercher à induire l’ablactation pour éviter les montées de lait. Cela dit, d’après la littérature scientifique, si l’enfant n’est pas mis au sein, la majorité des femmes ne connaîtront pas de sécrétion de lait.
Ablactation et processus du sevrage
L’ablactation est intimement liée à la notion de sevrage. Celui-ci peut être soit “planifié”, c’est-à-dire un sevrage orienté par la mère, soit “naturel”, orienté par l’enfant. À noter que le lait maternel est la meilleure forme d’alimentation chez le nourrisson. À de rares exceptions près, chez le nouveau-né à terme et en bonne santé, le lait maternel seul (avec des suppléments en vitamine D) comble l’ensemble de ses besoins nutritionnels jusqu’à six mois.
Le sevrage naturel
Le sevrage naturel se produit au moment où l’enfant commence à accepter des quantités et des types croissants d’aliments solides, tout en continuant à être allaité sur demande. Dans les cultures occidentales, il subsiste une intolérance relative face à ce type de sevrage et à l’allaitement dit “tardif”. Or, dans le cas d’un sevrage naturel, l’enfant va naturellement arrêter de téter entre deux et quatre ans*.
Le sevrage planifié
Le sevrage planifié se produit lorsque la mère décide elle-même d’arrêter d’allaiter son bébé. Les raisons les plus souvent invoquées pour sevrer son bébé sont les suivantes :
- Un manque de lait ;
- des préoccupations quant à la croissance du bébé ;
- un allaitement douloureux, des mastites ou des ampoules de lait ;
- un retour au travail ;
- une nouvelle grossesse ;
- le désir que le partenaire ou un autre adulte s’occupe de faire téter l’enfant (à la crèche ou chez la nourrice, par exemple).
Dans le cas d’un sevrage planifié, la maman peut se faire accompagner par son médecin. Si celui-ci n’est pas certain de la manière dont il peut fournir ce soutien, mieux vaut se tourner vers un spécialiste de l'allaitement, comme une consultante en lactation.
Je ne souhaite pas allaiter : comment induire l’ablactation ?
Dans le cas d’une maman qui ne souhaite pas allaiter, ou bien qui souhaite arrêter d'allaiter, comment faire pour stopper la montée de lait ?
Les médicaments pour stopper la lactation
Faut-il prendre des médicaments pour arrêter la production lactée ? La littérature scientifique estime qu’une majorité de femmes qui ne mettent pas leur enfant au sein ne vont pas sécréter de lait. Malgré tout, nombre d’entre elles se plaignent de douleurs et d'une impression d’engorgement dans les seins. Pour traiter ces symptômes et les soulager, la prise d’un antalgique, voire d’un anti-inflammatoire pendant quelques jours peut s’avérer utile.
En revanche, la prescription de médicaments bloquant la lactation doit être uniquement réservée aux situations où l'allaitement doit être arrêté pour des causes médicales (mort fœtale in utero, mort de l’enfant, maladie de la mère…). Dans ce cas, l'ablactation peut être provoquée par des médicaments inhibiteurs de la prolactine, comme la bromocriptine (dont le Parlodel® est le générique) ou la cabergoline.
Induire l’ablactation naturellement
Pour stopper la montée de lait, le meilleur moyen reste de ne pas stimuler le sein (par la succion de l’enfant ou un tire-lait). D’autres petites astuces peuvent favoriser l’arrêt de la production de lait :
- Le port d’un soutien gorge adapté : juste après le sevrage, on peut continuer à mettre des soutiens-gorge d’allaitement ou de grossesse. Il faut généralement un mois après le sevrage pour retrouver sa taille de bonnet, et une année avant que les seins ne reprennent leur aspect initial (fermeté et volume) ;
- l’alternance de chaud/froid sur les seins, le chaud pour favoriser les derniers écoulements de lait et le froid pour soulager les douleurs. Pour se faire, on peut appliquer un gant chaud sur les seins, puis le remplir de glaçons et l’appliquer à nouveau ;
- Les médecines alternatives (homéopathie, acupuncture, phytothérapie) peuvent aussi aider ;
- Une consultante en lactation peut aiguiller sur des solutions personnalisées à mettre en place, adaptées à vous et à votre enfant.